Une centaine d’organismes d’évaluation accrédités à fin 2016

Une centaine d’organismes d’évaluation accrédités à fin 2016

Ali Tahri, Maghreb Emergent, 25 septembre 2016

Jusqu’au mois de septembre, l’Algérie a réalisé un exploit car 86 organismes d’évaluation de la conformité (OEC) ont obtenu leurs accréditations auprès de l’Organisme algérien d’accréditation (ALGERAC), selon son directeur général, Noureddine Boudissa, qui aspire à atteindre une centaine à la fin de l’année.

Le DG d’ALGERAC se dit satisfait de l’évolution de la demande d’accréditation déposée auprès de l’organisme et la création du fonds d’aide à l’accréditation auprès du ministère de l’Industrie qui vient consacrer cette adhésion. Ce fonds a déjà validé et signé 25 conventions d’accord pour l’accompagnement et l’accréditation OEC. ALGERAC considère que l’année 2017 sera une année charnière car le nombre d’accréditations va augmenter sensiblement pour diverses raisons. Le DG cite notamment l’action du fonds d’aide qui donnera ses premiers résultats ainsi que la signature et la publication de la loi sur la normalisation et prochainement la loi sur la normalisation auront un apport positif sur le développement de l’accréditation en Algérie.

Il y a aussi le décret sur l’évaluation de la conformité qui va être signé et publié en 2017 à côté de l’arrêté interministériel portant sur le produit halal qui sera publié incessamment ainsi que les décrets et les arrêtés techniques du ministère du commerce déjà publiés pour faire de l’accréditation un référent de compétence.

Selon le DG, « il y a aussi la politique volontariste des pouvoirs publics de favoriser et d’encourager l’exportation des produits hors hydrocarbures qui va créer inévitablement une demande d’accréditation importante ».

Ce nouvel environnement est considéré comme favorable au développement de l’accréditation au plan national.

En outre, ALGERAC est engagé par un processus de reconnaissance par ses pairs auprès de deux organisations régionales que sont European Accréditation (EA) et l’organisation arabe chargée de l’accréditation (ARAC).

L’arrivée des experts de cette dernière organisation est prévue pour janvier de l’année prochaine alors que celle de l’UE est programmée pour la deuxième semaine de février 2017. « Ces deux actions, une fois réalisées vont donner une assurance et une crédibilité au système national algérien d’accréditation et permettre aux opérateurs économiques algériens de valoriser le produit national et de protéger le consommateur algérien », selon le DG.

Les dernières accréditations ont été octroyées en juin dernier à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale d’accréditation.

Dans le détail, entre 2009, année de remise des premiers certificats et 2012,17 accréditations ont été délivrées. 12 sont accordées en 2013 et 30 autres accréditations ont été attribuées en 2014 alors que les 20 autres le sont depuis l’année dernière pour parvenir à septembre à 86. Plus de 10 autres organismes sont en voie d’être accrédités alors que d’autres vont déposer incessamment leurs demandes.

2000 demandes d’accréditation potentielles

Ces chiffres ne sont qu’un début en attendant de traiter les quelque 2000 demandes d’accréditation potentielles qui devraient parvenir à ALGERAC, ce qui correspond au nombre de laboratoires et organismes d’évaluation de la conformité en Algérie (laboratoires, inspections et certification système, personnes et produits).

D’ores et déjà, de nombreux laboratoires du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des Ressources en eau et des Travaux publics sont dans les rangs à côté de l’énergie et de l’industrie.

Cette démarche d’accréditation touche de nombreux autres secteurs comme l’agriculture et la santé. D’ailleurs, au début de l’année, c’était l’Institut Pasteur qui a été accrédité et après le Centre national de toxicologie.

Ces accréditations ont une période de validité de trois ans renouvelables car les OEC doivent maintenir leur savoir-faire et leurs compétences sans quoi l’accréditation leur serait retirée ce qui est déjà arrivé par le passé même s’il peut réintroduire une demande.

Par le biais de ces accréditations, les différents OEC sont promus au niveau des organismes internationaux (reconnaissance mutuelle) afin d’améliorer la qualité des prestations prodiguées aux citoyens algériens.

ALGERAC souhaite d’ailleurs que l’accréditation soit rendue obligatoire pour les organismes de santé, d’environnement et de sécurité pour renforcer la sécurité des citoyens à travers les analyses effectuées sur certains produits de large consommation dont les médicaments et les produits alimentaires qui pourraient causer de graves intoxications aux consommateurs.

Ces risques sont prévenus à travers l’examen des capacités techniques et humaines des organismes d’évaluation de la conformité d’analyse effectué par l’organisme algérien d’accréditation qui est un établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie et des Mines et qui a pour fonction l’accréditation des organismes d’évaluation de la conformité.