Adhésion à l’OMC : Les inquiétudes de Louisa Hanoune

Adhésion à l’OMC : Les inquiétudes de Louisa Hanoune

El Watan, 9 février 2008

Le Parti des travailleurs s’oppose catégoriquement à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, cette formation demande aussi l’annulation de la décision portant privatisation du CPA.

Réuni en session ordinaire, le secrétariat politique de la formation présidée par Louisa Hanoune a fait une évaluation de la situation sur les plans national et international. En abordant les questions internationales, notamment l’extension de la crise financière et économique mondiale, le secrétariat politique considère qu’à l’inverse des « déclarations du ministre des Finances, les décisions portant privatisation du CPA et l’ouverture du capital d’Algérie Télécom doivent être annulées et non seulement différées ». Quant aux 43 milliards de dollars déposés sous forme de bons de trésor américains, le PT se permet de rappeler au ministre « la dévaluation du dollar et le manque à gagner que cela génère, sans compter l’effondrement de la valeur même des bons de trésor ». Revenant à l’OMC, le secrétariat politique du PT a exprimé ses inquiétudes quant à l’interférence étrangère dans les affaires des pays et les convoitises que suscitent les richesses des peuples mettant en péril aujourd’hui l’ensemble du continent d’Ouest en Est et du Nord au Sud. Le PT qualifie d’insultants et d’intolérables les déclarations du commissaire européen au commerce extérieur, « venu dicter les exigences de l’Union européenne et de l’OMC sur des questions vitales et de souveraineté, au service des multinationales, lourdes de sens. Le PT est convaincu que l’accord d’association qui a largement contribué dans la désindustrialisation du pays est un instrument pour mettre notre pays sous tutelle étrangère totale dans le cadre de l’OMC ». « N’est-il pas évident que l’adhésion de notre pays dans cette institution dans ces conditions serait une opération suicidaire ? N’est-il pas plutôt urgent d’ouvrir un débat sur le bilan de cet accord pour arrêter le saccage en cours de l’économie algérienne ? », s’est interrogé le PT qui considère que les décisions en cascade de liquidation et de bradage des entreprises publiques participent du démantèlement des bases économiques de la nation. De ce fait, elles hypothèquent toutes les chances d’un véritable développement industriel créateur de richesses et d’emplois durables. Par ailleurs, et à l’échelle nationale, le PT étant, selon les propos de son premier responsable, alerté à chaque fois par les travailleurs et syndicalistes de différents secteurs de la production, opposés à la privatisation, et qui démontrent qu’il s’agit bel et bien d’opération de bradage, à l’image de la cession de l’entreprise des eaux minérales de Saïda pour 45 milliards de dinars, a décidé de poser une question orale sur l’ensemble des aspects de cette question via son groupe parlementaire au ministre de l’Industrie. Notons, en outre, la convocation pour les 20, 21 et 22 février des sessions respectives du comité central et du conseil national du PT.

Nabila Amir