L’investissement privé étranger en Algérie reste limité, selon une étude de la Banque mondiale

L’investissement privé étranger en Algérie reste limité, selon une étude de la Banque mondiale

Le Matin, 29 juillet 2003

Le volume des investissements privés, notamment étrangers, en Algérie demeure limité en dépit de « l’effort de libéralisation engagé par le gouvernement algérien dans le cadre de la transition vers l’économie de marché », a estimé une étude effectuée par le Fias-Service Conseil pour l’investissement étranger et Mena-région Afrique du Nord et Moyen-Orient, organismes de la Banque mondiale.
Cette étude effectuée à la demande des autorités algériennes a relevé d’emblée que les flux d’investissements étrangers (IDE) vers l’Algérie, s’ils ne sont pas négligeables, restent indiscutablement en deçà du potentiel de l’Algérie et demeurent nettement insuffisants pour assurer une croissance économique plus soutenue ou permettre de contribuer à la réduction du chômage.
Le Fias, citant le rapport de la Cnuced, souligne que les flux annuels d’IDE vers l’Algérie ont atteint 1,2 milliard de dollars en 2001 contre 438 millions de dollars en 2000 et le stock ou montant cumulé des IDE s’élevait à 4,6 milliards de dollars de 1999 à fin 2001.
Par ailleurs, la Cnuced a classé l’Algérie au 111e rang mondial dans son index de la « performance IDE » pour les années 1998-2000 et au 96e rang mondial pour l’index du « potentiel d’IDE », ce qui « ne constitue pas, selon le Fias, un classement très avantageux ».
Afin de cerner les facteurs qui empêchent les investisseurs à venir en Algérie, le Fias a effectué une enquête auprès de 54 entreprises de France, d’Espagne et d’Italie intitulée « Enquête investisseurs étrangers potentiels ».
Selon les résultats obtenus de cette enquête, « le climat de l’investissement en Algérie est jugé plutôt négativement par ces investisseurs ».
Ces investisseurs considèrent que l’Algérie possède des atouts qui sont notamment les affinités culturelles, le marché intérieur (accès et taille), le coût de la main-d’uvre et la politique vis-à-vis des investissements étrangers.
Cependant des handicaps à cet investissement perdurent. Il s’agit, selon eux, notamment, de « l’incertitude et l’instabilité politique, la clarté et l’application des lois et réglementations, la corruption et la gouvernance ».
« A propos de la qualité des institutions et la gouvernance, il faut souligner, relève l’étude de la Banque mondiale, que les entreprises étrangères sondées n’ont pas une grande confiance dans les institutions du pays, à commencer par son système judiciaire. »
AAI