Le schiste américain sape les efforts de l’Opep

A son plus haut niveau depuis fin 2015

Le schiste américain sape les efforts de l’Opep

El Watan, 24 janvier 2017

Le nombre de plateformes de forage aux Etats-Unis a progressé de 29 puits en une semaine.

La hausse de la production pétrolière américaine continue de peser sur le marché et menace de saper les efforts déployés par les pays membres de l’Opep et les producteurs non Opep pour rééquilibrer l’offre et la demande du secteur. Hier, les cours de l’or noir reculaient malgré les annonces des pays producteurs de pétrole engagés par l’accord de limitation de la production, qui disent avoir tenu leurs promesses.

Vers 16h GMT, le baril de brent de la mer du Nord, pétrole de référence du Sahara blend algérien, pour livraison en mars, valait 54,98 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 51 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour le contrat de mars, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, reculait de 66 cents à 52,56 dollars.

Le fournisseur de services pétroliers Baker Hughes a annoncé, vendredi dernier, que le nombre de plateformes de forage de pétrole aux Etats-Unis, souvent considéré comme un indicateur avancé de la production, avait progressé de 29 puits à 551 la semaine dernière, enregistrant sa plus importante progression hebdomadaire depuis juin et son plus haut en 14 mois. Les producteurs américains continuent de profiter de la hausse des prix entamée fin 2016 après que les membres de l’Opep et leurs partenaires se sont engagés à limiter leur production.

«Les ministres de l’Energie des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ont tenté de minimiser l’importance de la production américaine, ce qui peut être interprété comme un signe d’impuissance de leur part», ont estimé les analystes de JBC Energy, cité par l’AFP. Réunis dimanche à Vienne, les pays producteurs de pétrole ont estimé que l’accord de décembre est bien respecté et en bonne voie de parvenir à l’objectif fixé de réduction globale de 1,8 million de barils par jour.

L’Opep et ses partenaires ont indiqué que les pays producteurs avaient déjà diminué leur offre sur le marché de 1,5 million de barils par jour. Dans un communiqué diffusé à l’issue de sa réunion, le comité de surveillance a exprimé «sa satisfaction concernant la forte implication» des pays signataires. Mais cette annonce n’est pas parvenue à faire remonter les prix de l’or noir, qui évoluent autour de 55 dollars le baril depuis le début de l’année.

«Limiter la production est important pour empêcher les marchés du pétrole de sombrer, mais il faut noter que pour qu’une hausse réelle s’engage, la demande compte aussi. Comme cette dernière stagne actuellement, les investisseurs restent peu convaincus», a expliqué Ipek Ozkardeskaya, de London Capital Group.

Pour rappel, l’accord conclu le 10 décembre pour six mois, entré en vigueur le 1er janvier, prévoit que 24 pays, dont une dizaine de pays non Opep, dont la Russie, doivent réduire leur production de 558 000 barils/jour. Parallèlement, dans un accord en novembre, les pays de l’Opep ont prévu une baisse de production de 1,2 million de barils/jour Cette réduction globale de 1,8 mbj, soit un peu moins de 2% de la demande mondiale, a pour but de désengorger le marché et de faire remonter les prix.
Hocine Lamriben