Reconstruction des unités détruites de skikda

Reconstruction des unités détruites de skikda

Une facture de 800 millions de dollars

Le Quotidien d’Oran, 22 janvier 2004

La reconstruction des trois unités du complexe de gaz naturel liquéfié (GNL) de Skikda, détruites lundi dernier par un sinistre, coûtera à l’Etat 800 millions de dollars. C’est ce qu’a déclaré, hier, à la radio chaîne III, le PDG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane.

Cependant, le plus urgent à faire aujourd’hui, c’est de mener à terme les opérations de déblayage, alors que l’espoir de retrouver des survivants est quasi nul. Dans un second temps, tel que l’a indiqué le PDG de Sonatrach, les efforts doivent être concentrés sur la remise en marche de la partie du complexe qui n’a pas été endommagée par l’explosion à l’origine de l’incendie.

La production, selon M. Meziane, devra en effet reprendre «après les vérifications d’usage». Aucun délai n’a été donné à ce propos. Mais, il est certain que le plus tôt sera le mieux, même si la production du complexe GNL de Skikda ne représente que 23% de l’ensemble du gaz naturel algérien. C’est plutôt Arzew qui demeure le poumon de la production et des exportations nationales en la matière, avec 77%. Toutefois, il faut signaler que ce complexe, qui emploie 12.000 travailleurs, exporte annuellement pour 15 millions de tonnes entre GNL, pétroles et produits raffinés.

En attendant la remise en marche du complexe, Sonatrach devra, pour que les exportations ne subissent pas un coup de frein, augmenter les capacités de production du complexe d’Arzew. Chose qu’a confirmée le PDG de Sonatrach. En fait, selon M. Mohamed Meziane, les installations restantes du complexe de Skikda, une fois remises en marche, peuvent produire 50% de leur production d’avant l’explosion.

La production sera donc revue à la baisse de 50%: «Les trois lignes touchées représentent 3 milliards de m3 de gaz, soit à peu près 5 millions de m3 de GNL», a indiqué le PDG de Sonatrach. En fait et dans tous les cas de figure, l’Algérie, selon M. Mohamed Meziane, continuera à approvisionner ses clients: «Nous essayerons de couvrir nos commandes et répondre à la demande de nos clients. Nous prévoyons d’augmenter la capacité du gazoduc Maghreb-Europe (GME) avec la mise en exploitation, très prochainement, de la station de compression de Méchéria qui va nous permettre d’augmenter la capacité du pipe-line de 3 milliards de m3. Donc nous sommes confiants pour pouvoir répondre à nos clients», a expliqué le PDG de la compagnie nationale d’hydrocarbures.

De son côté, le chef de l’Etat qui s’est déplacé sur les lieux, au lendemain de la catastrophe, a déclaré que l’usine sera reconstruite, les familles indemnisées et «l’Algérie honorera ses engagements avec ses partenaires étrangers même s’il faut arracher des morceaux de notre chair pour cela». Par ailleurs, il a fait savoir qu’une enquête sera ouverte pour identifier les véritables raisons du sinistre.

En attendant les conclusions de cette enquête, il est à rappeler que les premières pistes évoquées font état de défaillance au niveau de l’unité 40. Une défaillance que les travailleurs disent avoir signalée. Mais Chakib Khelil a déclaré à la presse qu’il préfère attendre les résultats de l’enquête. Quant au fait de savoir s’il avait pris connaissance des rapports adressés à la direction générale, Chakib Khelil se contentera de dire que les rapports doivent être techniques et que la direction «ne peut pas prendre en considération tous les documents envoyés par les travailleurs».

M. Chakib Khelil a déclaré, par ailleurs, hier à l’APS, que «deux nouvelles usines seront reconstruites sur le site endommagé de Skikda». A propos de ce projet, le ministre a précisé que ces nouvelles installations auront «une capacité double de celle des trois unités détruites» et seront «réalisées suivant de nouveaux process». Le ministre a réaffirmé, en outre, que l’Algérie «respectera ses engagements quant à l’approvisionnement de ses clients en gaz».

Rappelons que le volume de production du complexe pétrochimique de Skikda est évalué à 11,5 millions de mètres cubes de GNL, soit l’équivalent de 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

Ghania Amriout