Gaz: l’Algérie rassure l’Union européenne

Gaz: l’Algérie rassure l’Union européenne

par B. M., Le Quotidien d’Oran, 25 avril 2007

En tant que principal fournisseur de gaz de l’UE au côté de la Russie et la Norvège, l’Algérie a rassuré mardi l’Union européenne du respect des engagements pris en matière d’approvisionnement énergétique.

En contrepartie de ses garanties, l’Algérie a demandé un traitement d’égalité pour les entreprises algériennes par rapport aux entreprises européennes. C’est le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bejaoui, présent, hier, au Luxembourg dans le cadre de la tenue de la 2ème session du Conseil d’association UE/Algérie, qui a tenu à rassurer les Européens et a même parlé de la signature d’un accord UE/Algérie sur la sécurité d’approvisionnement. Un accord qui ne sera pas conclu sans conditions selon le ministre des AE qui a réclamé un plus grand accès pour les sociétés algériennes dans le marché européen.

L’Algérie est «prête» à signer avec les 27 un tel protocole d’accord, a dit le ministre, mais à la seule condition que les Européens accordent aux entreprises algériennes les mêmes «avantages» qu’aux entreprises européennes. «Nous devons être à égalité dans ce marché ouvert de l’énergie», a affirmé Bejaoui.

L’Algérie veut négocier une position confortable dans le marché européen. Le traitement de faveur doit être partagé entre les deux parties pour le maintien de bonnes relations énergétiques. «Nous sommes fiers», a déclaré le ministre après une rencontre avec des responsables de l’UE au Luxembourg, «de dire que nous respectons tous nos engagements. Comme nous l’avons fait dans le passé, nous le ferons pour l’avenir». L’Algérie avait fait «le choix de l’Europe» en décidant de construire plusieurs gazoducs la reliant à des pays de l’UE, a-t-il encore souligné. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a pour sa part appelé à l’approfondissement du partenariat entre l’Algérie et l’UE vu le «potentiel» des relations énergétiques qui lie les deux parties.

La 2ème session du Conseil d’association UE-Algérie a eu à discuter d’autres points ayant trait à l’évaluation de la coopération bilatérale, plus d’un an et demi après l’entrée en vigueur de l’accord d’association, et les questions du Sahara Occidental, l’Union du Maghreb arabe, le Proche-Orient et l’Afrique. Les deux parties se sont mises d’accord pour faire bénéficier l’Algérie d’un financement européen de 220 millions d’euros pour soutenir des projets de diversification économique, des programmes sociaux et de formation universitaire sur une période allant de 2007 à 2012. 40 millions d’euros, la plus grande part, ont été consacrés pour la mise à niveau des PME/PMI. Le reste sera injecté pour la réalisation de projets dans différents secteurs, agricoles, le tourisme, l’hydraulique, l’environnement, la recherche scientifique.

Un mémorandum relatif à ce programme de coopération dit «Programme indicatif national» pour la période 2007-2013 a été signé. Ce programme entre dans le cadre du nouvel instrument de financement de la coopération et de partenariat qui remplace les programmes MEDA à partir de cette année. L’UE, par la voix du ministre fédéral allemand, a réaffirmé son soutien à l’Algérie dans la poursuite de ses réformes et dans sa lutte contre le terrorisme.

Le dossier du Sahara Occidental a été aussi examiné. M. Frank-Walter Steinmeier a réaffirmé la position de soutien de l’Union d’un processus de règlement du conflit sahraoui dans le cadre de la légalité internationale. «Tous les efforts déployés en vue de trouver une solution au conflit sahraoui doivent se faire au niveau des Nations unies» et «les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario pourront aider à parvenir à une solution», a-t-il souligné. L’UE, par la voix de sa présidence en exercice, l’Allemagne, a «appuyé» la semaine dernière «tous les efforts déployés par l’ONU pour parvenir, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à une solution pacifique et consensuelle de ce conflit». La partie algérienne a réaffirmé sa conviction que «l’oeuvre historique» de la construction du Maghreb «ne doit pas être prise en otage par la persistance regrettable du conflit du Sahara Occidental, qui, en tant que question de décolonisation, relève de la compétence et de la responsabilité de l’ONU». Son règlement, selon Bedjaoui, «passe nécessairement par l’application des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU, et appelle l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». «Toute autre option qui sortirait de la légalité internationale et contredirait la doctrine de la communauté internationale en matière de décolonisation, ne fera que prolonger un conflit né du déni au peuple du Sahara Occidental de son droit légitime à disposer de son destin, conformément à l’avis consultatif et des résolutions du Conseil de l’ONU», a ajouté Bedjaoui.