Croissance économique: Les 50 propositions du FCE

Croissance économique: Les 50 propositions du FCE

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 17 mars 2012

Suppression de la règle 49/51%, levée des contraintes pesant sur les opérateurs économiques, création d’une banque d’investissement destinée uniquement au financement de la PME/PMI, préférence pour les entrepreneurs nationaux pour ce qui des marchés publics, amnistie fiscale pour réduire le champ de l’informel, retour au week-end universel, rééchelonnement des dettes des entreprises qui le souhaitent, réforme du droit économique en Algérie, changement de la valeur faciale de la monnaie nationale.

Ce sont là quelques propositions que le Forum des chefs d’entreprises a présentées jeudi dernier dans le cadre des 50 mesures dévoilées pour passer du «système rentier» à une véritable économie. Au terme d’un symposium organisé durant deux journées par le FCE à l’Hôtel El Aurassi et qui a rassemblé nombre d’économistes et de chefs d’entreprises, le FCE a rendu publiques enfin ses 50 propositions annoncées en grande pompe pour sortir le pays de son «marasme économique».

Scindées en quatre catégories, à savoir «mesures de relance et de soutien de l’investissement», «mesures destinées à réduire progressivement le champ de l’informel», «mesures visant la simplification de l’environnement de l’entreprise et l’amélioration du climat des affaires» et des «mesures d’organisation économique et d’ordre institutionnel», le FCE reste convaincu que ses propositions, si elles venaient à être appliquées, insuffleraient une «nouvelle dynamique de croissance porteuse de bien-être pour l’ensemble du peuple algérien».

En matière de «mesures de relance et de soutien de l’investissement», le Forum des chefs d’entreprises y consacre une vingtaine de propositions dont l’objectif principal est d’atteindre un taux de croissance minimal de 8 à 10% sur une dizaine d’années, espère Reda Hamiani, le président du FCE. Ce dernier qui a présenté les 50 propositions, a «décortiqué» les mesures point par point. Pour la première catégorie, la première mesure réside dans le rétablissement de la liberté totale de l’acte d’investir en supprimant notamment tout autorisation ou agrément dont sont soumis actuellement les opérateurs économiques et potentiels investisseurs. En fait, c’est une véritable série de mesures que suggère le FCE pour sortir de la dépendance des hydrocarbures en plaçant l’entreprise au cœur de la stratégie.

Il s’agit notamment d’abandonner définitivement la règle de 49/51% pour attirer les investissements étrangers (IDE), la création d’une banque d’investissements spécialisée dans le développement de la PME/PMI privée, dotée d’un capital équivalent à 10 milliards de dollars, l’implantation de nouvelles zones prioritaires de développement dans les Hauts Plateaux et le Sud, le rééchelonnement des dettes bancaires des entreprises qui le souhaitent, la réservation des marchés publics pour les entrepreneurs nationaux, le rétablissement du crédit à la consommation pour l’acquisition des biens et services produits localement, multiplication des campagnes de sensibilisation pour consommer national, la suppression du soutien des produits à large consommation par l’instauration d’un complément de revenus aux couches défavorisées, mise en place et lancement d’un programme national des énergies renouvelables, revoir complètement la politique du logement dans notre pays, la conception d’un programme de construction de nouvelles villes pour abriter de 10 000 à 50 000 habitants.

En matière d’exportation, le FCE suggère de fixer un objectif de 10 milliards de dollars à atteindre dans un délai de 5 à 7 années et de 20 milliards de dollars après une dizaine d’années. Mais cela ne peut être réalisé, estime encore le FCE, que si des réformes en profondeur du système de régulation et d’encouragement sont engagées, notamment la création de zones franches dédiées au développement des produits destinés à l’exportation, réservation des aires de stockage dans les principaux ports pour les marchandises à l’exportation, accorder l’autorisation aux entreprises afin de garder la totalité des recettes de ces exportations ou encore la création de structures commerciales à l’étranger au profit des exportateurs.

Mesures pour réduire le champ de l’informel

Dans ce chapitre, le FCE n’est pas allé chercher loin et propose cinq mesures pour «freiner» les activités d’un secteur, qualifié de «puissant et solidement installé sur le marché national».

Il s’agit en effet de «décider d’une amnistie fiscale en taxant à hauteur de 10% les montants déclarés au fisc puis déposés dans les banques», «relever le plafond du chiffre d’affaires des entreprises et activités soumises à l’impôt forfaitaire unique ( IFU) à 30 millions de DA», « la multiplication des marchés de gros de fruits et légumes», «réforme en profondeur du système de registre de commerce» et enfin la «modernisation et la mise à niveau du système national d’information économique» en privilégiant notamment le recours aux nouvelles technologies de l’information dans le suivi des activités économiques du secteur privé.

Mesures pour simplifier l’environnement de l’entreprise et améliorer le climat des affaires

Pour ce qui est de cette catégorie de mesures, le Forum y consacre pas moins de 18 propositions et allant presque toutes dans le sens de la réforme du droit et des règles régissant le commerce.

En plus de suggérer la réforme du droit économique algérien, la fiscalité, la réforme du système appliqué à l’impôt sur le bénéfice en supprimant la double imposition en matière d’IBS et d’IRG, le FCE propose également dans le même cadre de favoriser les prêts à long terme au profit des entreprises, de relever le taux de rémunération des dépôts, de changer la valeur faciale de la monnaie nationale (1 DA nouveau = 100 DA anciens), de lever l’autorisation de la banque centrale, préalable à la mise en place des agences bancaires, de sorte à impulser le développement du réseau bancaire national, de moderniser le régime des changes, de dynamiser la Bourse d’Alger, de revoir le fonctionnement des chambres de commerce, d’investir massivement dans l’économie de la connaissance, d’engager une réforme de décentralisation économique poussée en faveur d’administrations économiques régionales avec des compétences élargies, ainsi qu’entre autres mesures, la levée de la mesure d’interdiction de l’importation des équipements et matériels d’occasion.

Mesures d’organisation économique ou d’ordre institutionnel

Dans ce dernier chapitre, le Forum des chefs d’entreprises a pensé à sept propositions en appelant dans un premier temps à la création d’une sorte de «super ministère» de l’Economie nationale qui engloberait les ministères des Finances, de l’Industrie et du Commerce, de telle manière, pense-t-on au FCE, de «structurer une administration économique cohérente face au monde de l’entreprise».

Dans le même chapitre, le FCE, pour des considérations économiques, propose également de revenir au week-end universel mais aussi de «dépénaliser dans les faits les actes et fautes de gestion dans les entreprises publiques», «l’institution de la représentation des entreprises dans tous les conseils, offices, commissions ou organes de médiation ou de recours», « la mise en place d’un observatoire des échanges extérieurs», «le développement du dialogue économique et la concertation entre les autorités publiques et les représentants du secteur privé» et enfin «la mise en place d’un médiateur national», qui serait chargé de la relation entre les autorités économiques et l’entreprise de sorte à «créer progressivement la relation de confiance indispensable au succès de la politique nationale de développement économique et social».

Les 50 propositions du Forum des chefs d’entreprises auront-elles un écho favorable au niveau des autorités et du gouvernement ? En tous les cas, à l’intérieur des rangs du FCE, certains affichent clairement leur scepticisme. C’est le cas notamment du patron des jus Rouiba, Slimane Athmani, membre du FCE, qui ne semble pas trop y croire en appelant le patronat à s’unir d’abord comme un seul homme tout en critiquant sévèrement certains chefs d’entreprises en lançant à leur face : «l’Algérie se construit ensemble et non pas avec vos petits copains du pouvoir».


 

Réda Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE)

«Le pétrole est un voile qu’il faut lever»

par Nordine Azzouz: Entretien

Le Quotidien d’Oran : Le symposium que le FCE vient d’organiser à Alger sur les 50 ans de l’économie algérienne a été caractérisé par des constats et des interventions très critiques à l’égard du gouvernement et de son action économique. Certains y voient l’expression d’un positionnement offensif en perspective des grandes échéances politiques et électorales qu’attend le pays. Qu’en pensez-vous ?

Réda Hamiani: Il n’y a pas, au FCE, de parti pris idéologique ou doctrinaire. Son unique préoccupation est la défense de l’entreprise et de l’économie algériennes. Le symposium qu’il a organisé sous la direction de son président d’honneur, Omar Ramdane, a été conçu et préparé par des universitaires et des chercheurs spécialisés. Le diagnostic qu’ils ont établi et soumis au débat résulte d’un travail d’analyse et d’évaluation long et objectif et dont le contenu est pour une partie connu par tous ceux qui suivent attentivement l’actualité économique nationale. Qu’il ait fait l’objet de réactions passionnées ou critiques, c’est que la situation est critique et que les alertes qu’il contient ne laissent pas indifférents. L’Algérie est malade de l’informel et de son pétrole. Les recettes des hydrocarbures sont utilisées comme un voile pour cacher tous les graves dysfonctionnements de son économie. Il faut lever ce voile et regarder la réalité en face.

Q.O.: Au cours des travaux du symposium, certains experts et chefs d’entreprise ont douté de la capacité du FCE et du patronat algérien en général à se faire écouter par les pouvoirs publics et d’amener le gouvernement à faire les réformes souhaitées. Quel est votre avis?

R.H.: Le FCE n’est pas dans une logique d’affrontement ou de confrontation. Ce n’est pas sa culture, et sa mission est de formuler des propositions et des solutions dans l’espoir qu’elles soient écoutées et prises en compte. C’est cela le principal et c’est cela que ses membres continueront à faire avec la vertu de l’insistance et de la recherche de tous les moyens de dialogue possibles. Peu importe, en fait, que les initiatives ou les discours des membres du forum soient connotés ou compris comme des mises en perspective politique comme vous l’avez dit. Ce n’est pas cela l’important et je n’en vois pas l’intérêt en tout cas. La crainte, la pire de toutes, est qu’on continue à couvrir du voile des recettes du pétrole une réalité économique catastrophique. Imaginez-vous la catastrophe s’il n’y avait pas Hassi Messaoud et Hassi R’mel ? La réponse à cette question est une motivation suffisante pour que l’on prenne conscience – c’est l’intitulé de notre symposium – de «l’urgence d’une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures». Au forum, nous ne sommes pas naïfs pour croire que cela arrivera demain. Cette énergie de plus en plus chère continuera à faire vivre le pays pendant quelques décennies encore. Mais elle n’est pas renouvelable et il faut en sortir, léguer aux générations futures une économie basée sur l’innovation industrielle et la maîtrise de la connaissance et des technologies.

Q.O.: En «off», un haut cadre du ministère de l’Industrie et de la PME a reproché aux chefs d’entreprise du FCE de «faire dans la caricature» en feignant d’oublier tous les efforts qui ont été faits pour aider l’entreprise algérienne à se développer. A-t-il raison?

R.H.: Personne ne dit que rien n’a été fait. Personne ne nie les mesures positives prises pour encourager nos entreprises ni les avancées dans le domaine de l’investissement. Au cours des interventions, vous l’avez vu, il y a eu des membres du FCE qui sont venus présenter leur expérience réussie et il y a eu des experts qui ont passé en revue les progrès réalisés. Au Forum, nous ne faisons pas dans la caricature. Nous voulons juste indiquer que presque toutes les grandes réalisations l’ont été grâce aux revenus pétroliers menacés d’épuisement et auxquels il faut trouver une alternative. Nous voulons juste rappeler – et c’est le sens des 50 propositions que nous formulons – que l’entreprise en Algérie n’évolue pas comme elle devrait le faire pour constituer une forme économique structurante – près de 600.000 PME dont la majorité ne dépasse pas les 10 employés – et qu’elle souffre d’un environnement stressant. Il n’y a rien de caricatural à pointer le danger d’une législation et d’une réglementation qui change à chaque fois depuis la loi de finances 2009. Il n’y a rien de caricatural à s’inquiéter des décisions qui font fuir les investisseurs et des lois votées puis modifiées à la dernière minute ou qui restent orphelines de textes d’application qui ne suivent pas. Il y a, à ce niveau, des incohérences qu’il faut lever par l’instauration d’une sécurité juridique qui, selon le FCE, passe par la liberté totale de l’acte d’investir et une politique favorisant l’émergence de champions nationaux.

Q.O.: A l’Aurassi où s’est tenu le symposium, il y avait parmi les présents des commis de l’Etat et des cadres gouvernementaux mais pas de représentants ni de chefs de partis politiques. Pourtant, tout ce qui a été dit et recommandé les concerne. Pourquoi cette absence ?

R.H.: Le symposium est une initiative associative et citoyenne qui était ouverte à tous ceux que l’avenir économique du pays intéresse. Les propositions qui ont été retenues à l’issue de ses travaux ne sont pas adressées au gouvernement seulement mais à l’ensemble des acteurs du champ politique et des partis dans notre pays. Dans ces milieux, et faute de cadre sans doute, le débat sur l’économie est saturé de généralités et les vraies questions liées à l’avenir de l’entreprise et de l’économie sont le plus souvent évitées ou escamotées. Et comme il va y avoir un nouveau personnel politique dans le pays, nous inviterons, au courant du mois d’avril, chacun des partis à venir échanger et discuter en réunions ouvertes et publiques avec les membres du FCE des grands problèmes économiques du pays. Il s’agit de s’informer de leurs programmes économiques et de leur demander de nous répondre sur des points précis concernant l’entreprise et l’investissement dans notre pays.

Q.O.: En ce qui concerne les moyens de rendre le patronat algérien plus audible, le professeur Abdelmadjid Bouzidi a suggéré la tenue d’un congrès ou d’une rencontre qui regrouperait chaque semestre ou chaque année l’ensemble des associations patronales pour coordonner leurs actions. Une vieille idée qui ne se concrétise pas. Pourquoi ?

R.H.: Au Forum, nous sommes depuis longtemps demandeurs de la création d’un cadre de rencontre et de concertation où tous les patrons puissent se rencontrer, discuter et faire des propositions. Si cette demande n’a pas abouti, c’est parce que chacun a pris l’habitude de travailler chez lui dans sa région et dans son association propres et qu’il n’est pas facile de changer de culture ni de réflexe du jour au lendemain. C’est pourquoi nous défendons l’idée que chacun de nous garde son identité mais qu’on puisse au moins nous retrouver sur les grands dossiers et les enjeux cruciaux qui concernent notre entreprise et économie. C’est là un minimum vital de solidarité auquel il faut absolument parvenir.


LE FCE NE FAIT PAS DE «POLITIQUE»: LE FCE A TORT

par K. Selim

La faible dynamique de l’économie aLGienne est tout à fait préoccupante. Et les centaines de milliards de dinars investis dans le développement des infrastructures n’ont que très peu d’effets d’entraînement. Plus que jamais, le pays est dépendant des hydrocarbures pour tenir la tête hors de l’eau et régler la facture d’importations qui, au contraire des autres indicateurs, connaissent une croissance vertigineuse.

Que le Forum des chefs d’entreprises fasse des propositions pour aller à une économie moins dépendante des exportations de ressources fossiles n’a rien d’anormal, bien au contraire. Le patronat, qui s’est appuyé sur les travaux d’un groupe d’experts nationaux, préconise la poursuite de l’effort d’investissement, mais piloté par les entreprises, afin d’atteindre des niveaux de croissance de 8 à 10%, selon le FCE, susceptibles de résorber le chômage et de réduire la précarité. Les mesures sont un véritable catalogue à la Prévert, où les éléments d’un programme économique de gouvernement visent quatre objectifs principaux : soutien à l’investissement, réduction de l’informel, simplification du cadre opérationnel et amélioration du climat des affaires.

Ces recommandations découlent de l’observation des tares de l’organisation économique et sont pour l’essentiel des propositions de bon sens. Il n’est pas besoin d’un excès d’analyses pour aboutir au constat d’échec de la gouvernance économique. Elle est très en deçà des minima requis pour faire face aux besoins actuels et encore plus éloignée des défis posés par des lendemains incertains. Le «miracle» de l’augmentation des prix pétroliers a accentué la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, stimulé une dépense publique stratosphérique et consacré la marginalisation des opérateurs privés et publics nationaux, au grand bénéfice des entreprises étrangères.

Les propositions des patrons algériens sont donc une salutaire contribution au nécessaire débat sur les moyens de redresser une situation peu reluisante. Mais elles pèchent néanmoins par l’absence d’un préalable analytique fondamental qui est d’ordre politique et pas de nature technique. Qui doit mettre en œuvre un programme économique, quelle qu’en soit la nature ? Il s’agit, bien sûr, d’une prérogative gouvernementale : c’est bien l’exécutif qui doit conduire la politique économique du pays. Mais pas seulement, loin de là. C’est d’une administration performante à tous les niveaux que dépend l’efficacité attendue de toute politique économique. Pourtant, la dé-bureaucratisation est à peine évoquée dans les 50 mesures du patronat.

C’est également un débat politique sur la nature de l’Etat et son rôle vis-à-vis de la société. Nul ne l’ignore : les pays qui émergent, ceux qui enregistrent des taux de croissance en ligne avec la situation sociale et démographique de leurs sociétés, sont précisément ceux qui disposent d’administrations performantes. L’amélioration de la qualité de l’administration est un prérequis que ces pays, fort différents, ont unanimement respecté.

Ce qui saute aux yeux de n’importe quel observateur est bien l’insigne faiblesse de nos structures administratives, rongées par l’incompétence et une corruption endémique. Cette administration, qui, au fil des ans, s’est transformée en hydre bureaucratique, est l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre de tout programme digne de ce nom. Elle est la vraie base du système de la rente et le reflet clinique du fait qu’il a sabordé l’Etat en pulvérisant tous les seuils d’incompétence.

La remarquable inefficacité des dépenses publiques, les retards et les surcoûts gigantesques, l’incapacité à ouvrir des chantiers en faisant appel aux entreprises algériennes en sont des symptômes éloquents. L’élévation radicale du niveau de sa composante humaine, à tous les niveaux, et sa professionnalisation sont donc des préalables urgents. Le fonctionnement fluide de l’économie impose une véritable révolution administrative, faussement envisagée sous le seul angle de la simplification des procédures et de la dotation en équipements de bureau. Il faut oser le constat que les Algériens font constamment et dont le FCE se garde : l’état de l’administration correspond parfaitement à celui du régime. Est-il possible sous ce régime d’avoir une administration qualifiée et digne d’un Etat de droit ? Cela fait au moins deux décennies qu’on ne se pose plus la question.

Et c’est pour cela que ces propositions, aussi intelligentes et cohérentes soient-elles, paraissent vaines. On n’évacue pas un problème politique par un tour de passe-passe technique.