Le complexe sidérurgique d’El-Hadjar risque la fermeture

LE COMPLEXE SIDÉRURGIQUE D’EL-HADJAR RISQUE LA FERMETURE

Plus de 7 000 ouvriers menacés par le chômage

Le Soir d’Algérie, 2 novembre 2008

La baisse de la demande en métal a provoqué une diminution de la production au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar d’Annaba, que le géant indien Arcelor Mittal avait acquis en 2001. Plus de 7000 ouvriers risquent ainsi d’être mis en chômage technique pour une période indéterminée, selon l’information rapportée hier par notre confère Akher Saâ.
Lyès Menacer – Alger (Le Soir) – La crise financière mondiale ne serait pas la seule raison à provoquer cette baisse de la production. D’autres facteurs, intervenus ces derniers temps, auraient causé l’annulation d’une importante demande en métal, estimée à 10 millions de dollars américains. Une baisse des approvisionnements en matière première et des problèmes techniques sont en fait à l’origine de la perturbation du rythme de travail de cet immense complexe. Des sources citent des actes de sabotage commis pour faire pression sur la direction de l’entreprise et la pousser carrément à revoir sa présence en Algérie. Les 7 000 ouvriers qu’emploie Arcelor Mittal ont ainsi perçu leurs salaires pendant deux mois au moment où le complexe n’a rien produit. Dans le milieu des employés, on parle de pénalités de retard qu’Arcelor Mittal devrait régler pour des commandes non honorées. Des entreprises étrangères ayant passé commande auprès du complexe d’El-Hadjar ont ainsi annulé leurs contrats et ont fait perdre à Arcelor Mittal des millions de dollars, ajoute le journal précité. Cette situation a ainsi provoqué un étranglement au sein de l’entreprise, qui espérait maintenir son niveau, bien que faible, de production et garder une clientèle de plus en plus soumise à la persistance de la crise financière mondiale. La direction du complexe aurait tenu, à la fin de la semaine dernière, une réunion d’urgence afin de trouver une solution à un problème qui risque d’entraîner la faillite. La décision de réduire les prix de plus de moitié aurait été prise par la direction du complexe au terme de cette réunion, ce qui risque d’aggraver la situation, estime-t-on. Or, rien ne peut se faire sans l’implication de l’autre partenaire, l’Etat, qui détient 30% des actions de l’entreprise. Une réunion avec des représentants du gouvernement est ainsi prévue dans les prochains jours, ajoutent les mêmes sources. Il convient de rappeler qu’Arcelor Mittal, le géant indien dans le domaine de la sidérurgie, s’est vu contraint de fermer 13 centres de production de métal, implantés en Europe.
L. M.