L’Algérie a payé la moitié de sa dette aux USA

L’accord signé le 15 juin n’a pas été médiatisé

L’Algérie a payé la moitié de sa dette aux USA

Le Quotidien d’Oran, 25 juin 2006

Le Canada est devenu hier le neuvième pays, membre du Club de Paris, à avoir signé avec l’Algérie un accord bilatéral de remboursement par anticipation de la dette pour un montant équivalant à 255 millions de dollars. Restent donc deux autres accords similaires qui devront être signés cette semaine avec la Suède pour 11 millions de dollars et la Finlande pour 15 millions de dollars.

Les documents relatifs à cet accord ont été signés par le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, pour la partie algérienne, et par l’ambassadeur du Canada à Alger, M. Robert Peck, du côté canadien. Le remboursement avant terme de la dette due par l’Algérie au Canada sera effectué le 30 du mois en cours.

Depuis le 11 mai dernier, date de la signature de l’accord multilatéral entre l’Algérie et le Club de Paris pour le paiement avant terme de la dette algérienne rééchelonnée (7,9 milliards de dollars), neuf pays créanciers sur seize auront déjà signé avec l’Algérie des accords bilatéraux pour un montant global de près de 3,87 milliards de dollars. Il s’agit de la France pour 1,6 milliard de dollars, du Portugal (20 millions), des Pays-Bas (45 millions), de la Belgique (225 millions), du Danemark (54,3 millions), de l’Autriche (369 millions), de l’Espagne (690 millions), du Canada (255 millions) et des Etats-Unis (625 millions).

Pour rappel, ce dernier pays a signé, le 15 du mois en cours, un accord bilatéral de remboursement par anticipation de la dette algérienne rééchelonnée vis-à-vis de ce pays pour un montant de 625 millions de dollars. Selon un haut cadre du ministère des Finances, cité par l’APS, le montant de la dette ayant fait l’objet de cet accord de remboursement anticipé «non médiatisé» ne représente néanmoins que «la moitié de la dette rééchelonnée» détenue par les Etats-Unis sur l’Algérie et évaluée à 1,2 milliard de dollars.

La même source a expliqué, par ailleurs, que l’accord multilatéral signé entre l’Algérie et le Club de Paris pour un remboursement par anticipation des dettes publiques rééchelonnées, autorise en effet les Etats créanciers à opter soit pour un paiement total, soit pour un paiement partiel des créances qu’ils détiennent sur le pays. Parmi les 16 pays créanciers de l’Algérie, dont la grande majorité a accepté le principe du remboursement total, les Etats-Unis et l’Allemagne (ndlr: qui n’a pas encore signé d’accord de remboursement par anticipation) sont quasiment les seuls à avoir opté pour la formule dite de la «dette sélectionnée», en vertu de laquelle le remboursement anticipé ne concerne qu’une partie de la dette rééchelonnée, indique encore ce responsable. A l’exception des Etats-Unis, qui pour l’instant ont préféré un remboursement anticipé partiel, les 8 autres pays ont accepté le règlement de la totalité de la dette rééchelonnée qu’ils détenaient respectivement sur l’Algérie. Les créanciers français, portugais, néerlandais et belge ont été remboursés le 31 mai dernier, alors que les Danois l’ont été le 8 du mois en cours. A l’issue de la signature de l’accord avec le Canada, M. Medelci a relevé devant la presse qu’avec la signature de ces accords bilatéraux, «l’Algérie est à mi-parcours» du processus de remboursement par anticipation de sa dette avec le Club de Paris. Il a rappelé que d’ici au 30 juin en cours, l’Algérie aura remboursé par anticipation un total de 4,3 milliards de dollars.

Pour ce qui concerne les crédits contractés auprès des institutions financières internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement…), le ministre des Finances avait affirmé récemment que l’Algérie a «pratiquement payé par anticipation la totalité des prêts multilatéraux pour un montant de plus de 3 milliards de dollars».

Au terme du remboursement anticipé de la dette auprès du Club de Paris et de celle prévue en septembre avec le Club de Londres (pour 1 milliard de dollars), ainsi qu’avec les institutions financières multilatérales (quelque 3 milliards de dollars), le montant de la dette extérieure de l’Algérie devrait tomber aux alentours de 5 milliards de dollars à la fin de l’année en cours, soit moins de 5% du PIB et un peu plus de 10% des recettes d’exportations. La dette due par l’Algérie aux créanciers du Club de Paris et éligible au remboursement anticipé devait, conformément aux deux accords de rééchelonnement signés en 1994 et en 1995, être remboursée entre le 30 novembre 2006 et le 30 novembre 2011.

H.Barti