L’Algérie veut se faire une place dans le domaine des biotechnologies

L’Algérie veut se faire une place dans le domaine des biotechnologies

Rayane Djerdi, Maghreb Emergent, 05 Décembre 2012

L’Algérie souhaite nouer un solide partenariat avec les grands groupes pharmaceutiques pour de faire une place dans le domaine des biotechnologies. L’objectif est double : répondre à la demande d’un marché en pleine expansion, et s’accrocher au train de la recherche, qui se développe à un rythme très rapide.

Faire de l’Algérie un pôle de la recherche biotechnologique en Afrique et dans la région MENA (Moyen orient), tel est l’objectif du projet « Vision 2020 » lancé il y a un peu plus d’un an par l’Algérie relatif à la recherche et le développement biotechnologique dans le domaine médical. C’est dans ce cadre que se tiennent, mercredi et jeudi à Alger, les journées « Algérie 2020 partenariat », auxquelles participe un panel de personnalités scientifiques du monde entier, ainsi que des représentants des plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux.

A l’ouverture des travaux, mercredi, le ministre de la Santé, M. Abdelaziz Ziari, a mis en avant l’engagement de l’Algérie à assurer et à mettre en place « les conditions permettant le développement de la biotechnologie, notamment dans le domaine des médicaments innovants qui représentent l’avenir de la pharmacie et de la médecine dite personnalisée ».

Selon le ministre, plusieurs facteurs offrent aux pays émergents, dont l’Algérie, « l’occasion, non seulement de développer une industrie pharmaceutique locale, mais aussi la possibilité de développer des pôles de compétitivité et d’innovation basés sur des technologies de pointe, à savoir les biotechnologies ». Il a cité notamment le tassement de la croissance du marché pharmaceutique dans les marchés matures, c’est-à-dire les marchés historiques des pays développés, le durcissement de l’accès au marché, en raison de l’essor pris par le générique, et la maitrise des dépenses des pharmaceutiques.

Un marché en pleine expansion

M. Ziari a, en ce sens, réaffirmé la volonté de l’Algérie et sa disponibilité « à engager un partenariat gagnant-gagnant » avec les leaders pharmaceutiques mondiaux en matière de médicaments innovants. Il a également qualifié le marché algérien d’ « intrinsèquement porteur », avec ses 37 millions de consommateurs potentiels.

De leur côté, les principaux groupes pharmaceutiques mondiaux (Pfizer, Eli Lilly, Novartis…) ont affirmé leur engagement à accompagner les chercheurs algériens par la formation et l’encadrement, avec, en sus, un transfert de technologie. « L’Algérie est le candidat idéal pour devenir un pôle d’excellence de biotechnologie », a déclaré le directeur de la filiale Maghreb d’Eli Lilly, un des leaders mondiaux de la biopharmacie

Pendant les neuf premiers mois de l’année 2012, l’Algérie a importé pour 1,67 milliard de dollars de produits pharmaceutiques, contre 1,32 milliard durant les mêmes mois de l’année précédente. La hausse est de 26.84%. Le marché algérien de l’importation devrait franchir le cap des deux milliards de dollars cette année, sans parvenir à éliminer totalement les pénuries.