Un sous-lieutenant ébranle des généraux

Un sous-lieutenant ébranle des généraux

MAOL (Mouvement algérien des officiers libres), 9 mai 2002

Quel est ce commandement qui craint d’être confondu à un sous-lieutenant ?
Une péripétie invraisemblable ! Tous les spécialistes militaires du monde sont unanimes pour dire que s’il arrive qu’un souslieutenant soulève l’Etat major tout entier, alors il faut dégrader tous les officiers de cet Etat major et leur donner leur vraie dimension : des hommes de troupe ou au mieux des sergents.

Après tout, le plus grand malheur de l’Algérie c’est d’être commandée par des généraux qui n’ont jamais dépassé dans leurs têtes le grade de sergentchef ! Mais le plus invraisemblable c’est que ces généraux : Mohamed Lamari, Fodhil Chérif Brahim, Mohamed Touati, …etc, ont subit une remise à niveau au sein de la  »prestigieuse » école de guerre de Paris ! Pour la pratique, Leur guerre à eux, les généraux l’ont créé pour de vrai, ils y ont mené des jeunes à la fleur de l’âge pour servir comme de la chair à canon. Leur guerre n’a nulle part ailleurs de fondements, ni de théories de stratégie militaire ; leur guerre, elle est sale.

On ne peut pas s’étonner de leurs réactions grotesques, comme le procès qui s’est tenu à Alger contre Habib Souaïdia le 28 avril 2002, une manœuvre qui n’étonne pas mais qui indique très certainement que le vent de panique souffle de tout son élan sur le conglomérat général.

Quelle amertume de constater que la grandiose circonstance, doit coïncider en France avec le début des audiences du procès en diffamation intenté à Paris par le général Khaled Nezzar au souslieutenant Habib Souaïdia. Un général major ex. Ministre de la défense contre un souslieutenant, quel honneur !

Ce baron reproche à Habib Souaïdia ses propos tenus lors de l’émission  »Droits d’auteurs », le 27 mai 2001, sur la chaîne française  »La Cinquième », où il a notamment déclaré que Khaled Nezzar est un déserteur de l’armée française, et que se sont les exdéserteurs de l’armée française justement qui ont mené le pays vers l’anarchie et vers la faillite.

Habib Souaïdia a également proclamé: « Chez nous, les hommes politiques sont des généraux, c’est eux qui décident. Il n’y a pas de président. Cela fait dix années qu’il n’y a pas de président, plus même. Il y avait des généraux, ce sont eux les politiciens, c’est eux les décideurs, c’est eux qui ont fait cette guerre. C’est eux qui ont tué des milliers de gens pour rien du tout. C’est eux qui ont décidé d’arrêter le processus électoral, c’est eux les vrais responsables, c’est eux les vrais responsables. Pour moi, ces genslà, il n’y a aucun pardon, on ne peut pas pardonner. Je ne peux pas pardonner au général Massu et au général Aussaresses les crimes qu’ils ont commis comme je ne peux pas pardonner au général Nezzar, exMinistre de la Défense. Il faut qu’on juge les coupables. »

Apparemment, ces vérités bien évidentes chez tous les Algériens, sont restées en travers de la gorge de Khaled Nezzar qui, malgré toutes ses manœuvres et ses tentatives de convaincre du bon fondé de ses décisions, n’assume pas en fin de compte le poids des retombées du putsch qu’il a orchestré contre Chadli Bendjedid. Cela se confirme bien d’un autre côté ; puisqu’il n’a pas supporté non plus, la plainte pour tortures déposée contre lui à Paris par trois victimes, le 25 avril 2001. Une affaire prise très au sérieux qui a contraint les services secrets français, avec la complicité de leurs amis du DRS, à l’exfiltrer vers Alger en catastrophe, au milieu de la nuit du jour même du dépôt de la plainte.

Que Khaled Nezzar ait envie de laver son honneur, ou du moins ce qu’il en reste, c’est plutôt utopique de sa part, mais pouvoir retourner régulièrement à Paris, comme il en avait l’habitude, pour y gérer tranquillement ses affaires et en profiter pour se faire soigner à l’hôpital militaire Français « Le Val de grâce », c’est une évidence. Ce qui est certain, c’est qu’il sait pertinemment que ses mésaventures personnelles ne concernent pas que lui. Les accusations portées par Habib Souaïdia (confirmées depuis, avec des détails, par de nombreux officiers) concernent tout autant Khaled Nezzar que le parrain Larbi Belkheir, les généraux Mohamed Mediene, Smain Lamari et toute la meute de généraux qui font couler le sang depuis plus de dix ans pour jeter un écran de fumée sur les affaires juteuses qu’ils exploitent dans le dos en toute illégalité.

Le procès, la contre attaque

Les généraux concernés par les évènements en Algérie savent tous en tout cas que le procès de Nezzar contre Souaïdia présente un autre risque : que celuici devienne, par la voix des témoins présentés par Souaïdia pour sa défense, l’occasion d’un « très grand déballage » devant les médias du monde entier, lors duquel seront confirmées solennellement toutes les accusations de barbarie et de génocide. Des exactions infernales du « cabinet noir » : torture généralisée, milliers d’exécutions extrajudiciaires, massacres de masse perpétrés par les « groupes islamiques de l’armée GIA » pilotés par les têtes du DRS, liquidations de dizaines d’officiers intègres, surtout par le colonel Bachir Tartague, exactions des forces spéciales des paracommandos contre les civils, corruption institutionnelle,…etc.

C’est pourquoi il n’est pas du tout exclu que Nezzar soit « fermement » invité par ses associés à se désister de son action en diffamation au dernier moment. Celuici a d’ailleurs ouvert la porte à cette perspective en laissant filtrer, dès le début 2002, cette information dans la presse algérienne. Paris, soucieux d’améliorer ses relations avec Alger, particulièrement depuis la visite de Chirac à Alger, souhaite la non présence de Nezzar au procès. Un souhait que l’ex. Ministre de la défense, qui a affirmé plus d’une fois, « Je serai à Paris », n’exclut pas d’exaucer pour ne pas gêner le rapprochement entre les deux pays.

En vérité, les maîtres d’Alger espèrent aussi bien qu’ils puissent, par l’intermédiaire de leurs amis de l’ombre, faire pression sur les magistrats pour que le procès Nezzar tourne en leur faveur et pour étouffer toutes les plaintes pour tortures…

Depuis plusieurs mois, les meneurs à Alger naviguent au radar, en essayant, comme à leur habitude, de se préparer à toutes les éventualités. Telle est le sens de l’offensive qu’ils ont très discrètement engagé sur trois fronts, avec des moyens financiers colossaux. Le commandement de cette offensive a été confié au général Mohamed Touati, qui s’appuie luimême sur un petit noyau de civils présentables, par ailleurs rompus aux opérations d’agitprop internationale on compte ainsi :

L’ancien président du HCE Ali Haroun (qui a déjà joué fin 1997 et début 1998 un rôle majeur dans la formidable manipulation des médias français organisée par le DRS et visant à effacer les graves mises en cause du rôle de l’armée dans les massacres de masse de l’été 1997).
L’avocat Miloud Brahimi, l’avocat fétiche du ministère de la défense nationale.
Le sociologue Abdelkader Djeghloul (Intellectuel convertible de salon).
C’est à la fin de l’année 2001, que cette équipe a installé à Paris une cellule de crise dotée de moyens importants et chargée, donc, de coordonner sur trois fronts l’opération  »sauvetage des généraux ».

1) Le premier front est le front juridique.

Mobilisant directement de formidables ressources financières de l’État algérien, nos stratèges de la désinformation ont recruté deux ténors du barreau parisien, très bien introduit dans l’establishment, pour défendre les intérêts de Khaled Nezzar. Il s’agit des avocats JeanRené Farthouat et Bernard Gorny. Le premier, ancien bâtonnier du Barreau de Paris, est connu notamment pour être l’avocat de l’ancien Ministre Roland Dumas dans la fameuse affaire Elf ; le second très proche du RPR (parti politique du président Chirac) et des milieux d’affaires.

L’un et l’autre ont reçu de très confortables honoraires (plus de 200 000 francs chacun, pour commencer) pour rédiger le 17 décembre 2001, un Mémoire surréaliste destiné au procureur de la République du tribunal de grande instance de Paris. Le but de cette démarche est d’expliquer au Parquet de Paris que la plainte pour tortures déposée le 25 avril contre Nezzar n’est en fait rien d’autre qu’un complot islamiste !

Un complot d’autant plus injuste que M. Nezzar est un homme d’une parfaite probité, qui déteste la torture, qui a mené la répression d’octobre 1988 en s’efforçant de respecter les lois françaises sur le maintien de l’ordre (puisque les lois algériennes sur ce point n’existent pas), que l’interruption du processus électoral en janvier 1992 était parfaitement constitutionnelle, que la répression sauvage qui a suivi a toujours scrupuleusement respecté les législations nationales et internationales sur la protection des droits de l’homme (même en absence de balles caoutchoutées). Que de toute façon, les trois plaignants ne sont rien d’autres que des terroristes islamistes, menteurs de surcroît puisqu’ils n’ont jamais été torturés.

JeanRené Farthouat s’est rendu à Alger et y a passé quinze jours, choyé comme un roi juste pour préparer la rédaction d’un tissu de mensonges de plus de 70 pages, accompagné de dizaines d’annexes. Le document très chèrement payé par le contribuable algérien n’a eu qu’un seul objectif : montrer que les horreurs perpétrées par les islamistes et la parfaite légitimité de la « lutte pour la démocratie » menée depuis janvier 1992. Me Farthouat et Me Gorny ont été aidés dans cette tâche  »laborieuse » par trois de leurs confrères algériens, Mes Khaled Bourayou (Alger), Ali Boutamine (Annaba) et Zoueirat Soudain (Constantine), tous trois connus de longue date pour les bons et loyaux services qu’ils ont religieusement rendu aux généraux.

Depuis janvier 2002, la « cellule de crise » parisienne de Ali Haroun s’est chargée de faire circuler discrètement ce « Mémoire » dans les milieux politiques et médiatiques parisiens.

Premier objectif : fournir un argumentaire « sérieux et solide » à tous les « décideurs » français soucieux, par naïveté ou par intérêt, de continuer à défendre le pouvoir algérien et qui désespéraient de la nullité des réponses du DRS aux terribles accusations des officiers dissidents.

Deuxième objectif : préparer le terrain pour obtenir que les magistrats français ne donnent pas suite à la plainte pour tortures déposée contre Nezzar, ni à aucune autre plainte à venir contre les autres bourreaux du peuple algérien.

Dans cette perspective, les avocats de Nezzar ont fait encore plus fort : ils ont réussi à le faire venir à Paris, le jeudi 4 avril 2002, pour être entendu « à sa demande » pendant plus de quatre heures, à la brigade criminelle à Paris sur la plainte d’avril 2001 ! Dans Le Monde des 78 avril 2002, on pouvait lire : « Selon nos informations, il (Nezzar) aurait vivement contesté devant les enquêteurs de la brigade criminelle les accusations de torture portées contre lui. Ses fonctions de Ministre de la Défense ne lui donnaient pas autorité sur le maintien de l’ordre, auraitil expliqué. Il aurait ajouté que l’une des plaintes déposées contre lui visait une période à laquelle il était déjà à la retraite ».

Quelle honte, un ex. Ministre de la défense, un des premiers généraux majors de l’Algérie qui a écrit deux livres qui revendiquent un nationalisme familial qui ferait rougir le plus grand héros de la guerre de libération, un officier général qui a conduit un putsch avec une détermination sans précédent rend compte à un petit lieutenant de la police criminelle, dans un commissariat miteux ! Quel déshonneur pour l’Algérie qui se trouve ainsi humiliée, diminuée par un sousofficier promu général qui n’a à aucun moment dévié d’un iota de la mission qui lui a été investi par un certain Lacoste. Un homme indigne qui revient à l’abreuvoir mains et pieds liés.
Le comble c’est que Khaled Nezzar trouve qu’il a accompli un geste de bravoure et de courage singulier !

Dans un communiqué en date du 8 avril, les avocats des trois plaignants, Mes William Bourdon et Antoine Comte, ont déclaré qu’ils « ne peuvent que s’interroger sur la nature des garanties qui nécessairement ont été négociées et consenties au préalable au général Nezzar afin de sécuriser son audition ».

Ce que soupçonnent en termes diplomatiques les deux avocats est une certitude. Les autorités algériennes ont négocié au plus haut niveau de l’Etat français la « sécurisation » de cette audition. Khaled Nezzar est venu à Paris le jeudi matin dans un avion G4 militaire (Un Gulfstream 4 des forces Aériennes algériennes réservé aux VIP) qui a décollé de la base militaire de Boufarik, pour atterrir à l’aéroport discret du Bourget près de Paris. Il est revenu le soir même en Algérie par le même moyen.

Moins de deux semaines plus tard, ces préparatifs ont été complétés par un autre « coup de maître » : le 16 avril, le fils (âgé de 22 ans) de l’un des trois plaignants de la plainte d’avril 1997, Abdelwahab Boukezouha (exilé en France), a été enlevé à Alger à son domicile par des éléments du DRS. Les éléments du service sont revenus le lendemain pour faire passer à Mme Boukezouha le message suivant : « Si votre mari ne retire pas sa plainte contre Nezzar, alors votre fils aura de sérieux ennuis… ». Un chantage de terreur qui s’adresse aussi, évidemment, à toutes les victimes pour les dissuader de porter plainte à l’étranger.

Mais le « collectif d’avocats » de Khaled Nezzar, sponsorisé par ses amis généraux, n’ignore pas pour autant la plainte en diffamation contre Habib Souaïdia. Sans être certaine, comme on l’a dit, de maintenir ce procès, la « cellule TouatiHarounBrahimi » a concocté une liste de 31 témoins « en défense » tout à fait édifiante. Outre de nombreuses victimes du « terrorisme islamiste » bien prises en main par le DRS, on y trouve quelques personnages bien connus pour leurs états de services auprès du DRS. Citons simplement les six premiers de la liste:
1. Sid Ahmed GHOZALI
2. Ali HAROUN
3. Azzouz NACERI
4. Leila ASLAOUI
5. Mohamed Djamel SIFAOUI
6. Khalida TOUMI dit MESSAOUDI
Vu leurs antécédents ! Les juges parisiens auront certainement besoin de beaucoup de courage pour supporter leurs effronteries.

2) Le deuxième front est le front politique.

Ce front est sans doute le plus important : depuis l’automne 2001, les généraux ont envoyé des émissaires auprès des candidats aux élections françaises dans le but d’obtenir leur soutien. Et ils ont invité à Alger plusieurs personnalités politiques de premier plan : le Ministre de l’Intérieur socialiste Daniel Vaillant, le candidat à la présidence de la République JeanPierre Chevènement, vieux complice des tortionnaires d’Alger, les « barons » de la droite préposés aux relations financières occultes avec leurs sponsors du Maghreb, Nicolas Sarkozy et Philippe Séguin, et surtout Jérôme Monod, le conseiller politique de Jacques Chirac à l’Élysée (venu quatre fois à Alger de septembre 2001 à mars 2002),…etc. La liste est tellement longue que finalement Alger ne peut être finalement que le merveilleux pot de miel dont tout le monde rêve !

Les ténors du Parti socialiste, quant à eux, sont affreusement embarrassés par l’affaire. Ils savent ce que certains d’entre eux (les vieux amis de l’Algérie), comme le Ministre Jack Lang, doivent beaucoup aux généraux. Ces alliés de l’ombre, ne veulent pas apparaître trop publiquement comme les soutiens des tortionnaires. C’est pourquoi ils font pression sur les généraux pour que Nezzar ne vienne pas à Paris en juillet et renonce à son procès contre Souaïdia.

Les intérêts mis en jeu dans les deux sens qu’il soit de gauche ou de droite ne sortent pas du cadre des affaires délictueuses où les valises en millions défilent de bat en haut. Blanchi, l’argent algérien revient sur le marché international par des circuits bien rodés depuis longtemps.

3. Le troisième front est le front médiatique.

Depuis le début 2002, la « cellule » installée à Paris par Ali Haroun fait des démarches auprès des agences de communication parisiennes, leur proposant de gros budgets pour mener une campagne subtile en faveur des généraux et pour décrédibiliser leurs adversaires. Certaines ont catégoriquement refusé, mais toutes n’ont pas ces scrupules et cette campagne est en bonne voie.

Parallèlement, la dite cellule a multiplié les contacts auprès de plusieurs médias importants avec le même objectif.

Sa première « victoire » est d’avoir « recruté » le journaliste de TF1 Charles Villeneuve  »l’ancien gendarme reconverti dans les médias », qui prépare un documentaire à la  »gloire » des généraux pour son émission Le droit de savoir, qui sera diffusé en juin.

La générosité financière est le maître mot dans l’art moderne du  »SPINING » (terme anglosaxon qui défini en politique l’art de retourner ou masquer les défaites politiques en succès grâce à une action médiatique), et les généraux ont appris cela depuis bien long temps. Leurs largesses vont bon train et à certains médias, en particulier des hebdomadaires populaires de grande diffusion, il est proposé un « soutien financier » pour faciliter des reportages en Algérie. Et de nombreux journalistes, choisis de préférence parmi ceux qui ne connaissent pas le dossier algérien et donc faciles à manipuler, se voient proposer des visas pour venir enquêter sur place « en toute indépendance »…

Tout ce travail doit déboucher d’ici juillet 2002 sur des émissions et des articles dans les médias français visant à effacer aux yeux de l’opinion les révélations des officiers dissidents et des journalistes honnêtes. Mais il ne s’agit pas seulement d’une opération conjoncturelle. Le but des généraux est surtout de « bétonner » les médias français pour avoir la tranquillité dans les mois qui viennent. Ces médias sont plus importants car très suivis par les Algériens grâce notamment aux chaînes satellites.

C’est le sens, par exemple, du sauvetage financier par le groupe Khalifa du mensuel de Karl Zéro, « le trublion de Canal Plus » : début 2002, Rafic Khelifa, le patron fantoche de ce groupe en réalité dirigé Larbi Belkheir et financé par son argent sale et celui de quelquesuns de ses amis, a renfloué Le vrai journal, qui était au bord de la faillite. Un joli coup, puisque l’émission hebdomadaire de Karl Zéro sur Canal Plus, en 1998 et 1999, avait diffusé quelques reportages particulièrement virulents contre la junte d’Alger.

Personne n’a oublié non plus le grand défilé de stars, qui s’est déroulé à Alger le 28.02.02, sous l’invitation du messie de la bonté Rafik Abdelmoumène Khelifa ; Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, et une pléiade  »d’artistes » ont assisté en compagnie de Bouteflika à un match de football qui a été programmé toujours dans le cadre de la promotion médiatique destinée à redorer le blason des généraux. Plus extraordinaire est le retour successif de Gérard Depardieu qui a réalisé un rêve d’enfance grâce à Bouteflika qui lui a gracieusement offert quarante hectares de terre pour une exploitation viticole !

Audelà, l’opération « Année de l’Algérie » en 2003 est organisée pour créer un nouveau rideau de fumée en manipulant le monde de la culture. Les généraux ont pour l’instant dégagé plus de 120 millions de francs pour « arroser » tous azimuts, surtout ceux qui oublieront que l’Algérie est devenue une terre de misère, d’horreur et de sang pour l’immense majorité de ses habitants. Sous la recommandation de Larbi Belkheir, le fameux Colonel Hocine Snouci a été chargé de mener les premières étapes de la préparation de « l’Année de l’Algérie » et Snouci a comme d’habitude pleinement profité de la situation en accordant la majeure partie des marchés à des membres de sa famille et aux amis.

Des occasions officielles comme la fête de l’année de l’Algérie n’est qu’un formidable écran destiné à couvrir un transfert de fonds incroyable. Des milliards de dinars sont soustraits de la caisse de l’Etat, alors que la majorité des citoyens en Algérie n’ont pas plus d’un dollar de revenu par jour.