Les habitants de Mohammadia protestent contre l’attribution des logements sociaux

Les habitants de Mohammadia protestent contre l’attribution des logements sociaux

Une femme blessée et huit personnes arrêtées

Le Jeune Indépendant, 22 juillet 2002

Des dizaines de citoyens de la commune de Mohammadia (El-Harrach) ont bloqué, hier pendant plusieurs heures, la route nationale n° 5 menant vers Alger. C’est la seule solution, selon eux, d’exprimer leur mécontentement après l’affichage par leur APC de la liste des bénéficiaires de logements sociaux.

Ainsi, les protestataires, venant pour la plupart des cités Les Dunes et Talha-Ali, ont brûlé toutes sortes de matières inflammables et se sont allongés à même le sol pour exprimer leur désapprobation.

Il a fallu l’intervention de la police anti- émeute pour les disperser. Suite aux escarmouches qui s’en sont suivies, une femme a été blessée à la tête et huit jeunes ont été arrêtés par la police. Pointant un doigt accusateur sur le président de l’APC, les habitants de Mohammadia l’accusent d’avoir «accordé des logements à des personnalités influentes de son parti, le RCD, et à des étrangers à la commune». «Le président de l’APC est lui-même venu me rendre visite dans le garage qui me sert de maison et m’a promis que je serai prioritaire dans l’octroi des logements», dira une mère de famille qui n’a pas trouvé son nom sur la liste. Contacté, le P/APC de Mohammadia, M. Chami, a affirmé que cette manifestation n’est que le fruit d’une manipulation de certains cercles qui veulent déstabiliser la commune. Sinon, dit-il, «comment expliquer que sur les huit personnes arrêtées figurent un policier et plusieurs autres membres des familles d’éléments des services de sécurité» ?

M. Chami, qui reconnaît que certaines familles nécessiteuses n’ont pas bénéficié de logement, affirme toutefois qu’avec le quota qui lui a été accordé, il était dans l’impossibilité de faire autrement. «Quand on a 140 logements pour 3 200 familles réellement dans le besoin, il est difficile de satisfaire tout le monde», dira notre interlocuteur. S. H.