Louisa Hanoune demande une amnistie générale pour les détenus

Evénements de Kabylie et des autres régions du pays

Louisa Hanoune demande une amnistie générale pour les détenus

Zine Cherfaoui, Le Quotidien d’Oran, 25 avril 2002

La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a adressé hier un appel au président de la République à travers lequel elle l’a invité à prononcer une amnistie générale «en faveur de tous les Algériens arrêtés et condamnés pour participation à un mouvement de protestation populaire en Kabylie et dans d’autres régions du pays». La porte-parole du PT qui a saisi l’opportunité offerte par la marche que prévoient d’organiser, aujourd’hui à Béjaïa, les mères des enfants arrêtés lors de «la dernière vague de répression qui s’est abattue sur la Kabylie» pour présenter sa requête à Abdelaziz Bouteflika a, par ailleurs, insisté dans son document, dont une copie a été adressée à la presse, sur le fait que «le président de la République a le pouvoir constitutionnel de décréter cette amnistie». C’est ainsi que tout en déclarant souscrire pleinement à l’action envisagée par ces mères de familles pour la libération de leurs enfants, Louisa Hanoune s’est laissée dire que le geste du président de la République est d’autant plus attendu qu’«il y va de la crédibilité de ses engagements à oeuvrer pour un Etat de droit, à réparer l’injustice, à en finir avec l’impunité». En ce sens, Louisa Hanoune rappellera au président de la République qu’«il a reconnu, notamment le 12 mars, la responsabilité de l’Etat dans la dérive sanglante qui a meurtri la Kabylie et que les problèmes sociaux et les privations qui accablent toutes les régions du pays nécessitent une prise en charge par l’Etat des besoins et aspirations légitimes exprimés».

Louisa Hanoune qui invoque son parcours de militante et ses «péripéties» avec les services de sécurité, s’est dite comprendre parfaitement la douleur et la détresse des mères de familles dont les enfants ont été arrêtés. Elle souligne qu’elle «considère l’aveu du président de la République comme très important, car sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante, qui appelle la rupture immédiate, effective et définitive avec les pratiques et les politiques qui ont plongé le pays dans la spirale infernale des émeutes/répression».