Comunication: prochaine révision du code de l’information

Comunication

Prochaine révision du code de l’information

Driss Alami, Quotidien d’Oran 24 septembre 2000

La revendication unanime de la corporation des journalistes est en passe d’aboutir. C’est le ministre de la Communication et de la Culture lui-même, le Dr Mahieddine Amimour, qui vient de l’annoncer: le code de l’information sera incessamment révisé.

Mais avant d’être remise au bureau de l’APN, la nouvelle mouture, ainsi que le propose le ministre, devrait être d’abord débattue au sein de la corporation.

Le Dr Amimour ne précise pas, par ailleurs, le cadre officiel des débats. La concertation-confrontation aura-t-elle pour cadre l’actuel syndicat des journalistes, ou alors les débats se dérouleront-ils selon une formule différente? Pour l’heure, tout ce que l’on sait, est que le premier responsable concerné s’appuie notamment sur les dispositions relatives à la presse, contenues dans le programme gouvernemental -actuellement en débat à l’APN – de Mr Ali Benflis.

Le programme s’engage, entre autres, à «accorder une attention particulière aux problèmes vécus par la jeune presse indépendante… à trouver des solutions aux problèmes et difficultés en matière, notamment, d’impression et de diffusion…».

Le programme de Ali Benflis s’engage, en outre, à protéger par tous les moyens adéquats l’existence de la presse dite indépendante car, considère-t-il, elle est l’un des piliers d’un processus démocratique toujours en cours. Qualifié par de très nombreux professionnels de la presse de «Code pénal bis», l’actuel code aura vu sans cesse sa révision reportée. Et si pour les uns, il y avait plus urgent à faire, pour d’autres, par contre, le maintien du code en l’état, sa non-révision, n’exprimait rien d’autre que la volonté des pouvoirs successifs de conserver un instrument qui, à tout le moins, permettait et permet toujours de «tenir» la presse. N’en voulant pour preuves que le caractère pénal des délits de presse ainsi que l’absence totale -jusqu’à un délai récent – d’un cadre statutaire à même de définir les droits et devoirs des journalistes.

On a, à cet égard, présentes à l’esprit, les contradictions et oppositions aiguisées surgies au moment de l’élaboration par le SNJ d’un code de la déontologie et de l’éthique journalistiques. Mais plus cruciale encore est la situation vécue par de nombreux journalistes contraints à exercer leur métier sans aucune couverture sociale et, souvent, à la merci totale de leurs employeurs.

C’est dire combien, en amont comme en aval, tout est à (re) faire pour une presse qui aura vu, en l’espace de tout juste 10 ans, les titres se multiplier par 20 voire par 30.

C’est dire aussi combien le choix du cadre, à l’intérieur duquel les débats préparatoires se dérouleront, revêt une extrême importance. Surtout en égard aux clivages et à la surpolitisation ambiants. Douloureux mais bien réels héritages de la situation vécue par l’Algérie au moins ces sept dernières années. Car, il va sans dire, qu’à travers ces débats à la presse, il ne s’agira rien moins que de hisser la profession à formuler des propositions qui dépassent de loin les querelles et blocages internes qui, drastiquement, handicapent le long terme. Et si le contexte politique, qui a généré le code toujours en vigueur, est, de l’avis des journalistes eux-mêmes, largement dépassé, la question reste néanmoins posée du cadre juridique à même de structurer et d’organiser un secteur aussi sensible et surtout, et malgré tout, en plein essor. Toujours est-il, que malgré son caractère intentionnel, cet appel au débat à la base, lancé par le Dr Amimour, vaut incontestablement le détour. La démocratie étant d’abord à ce prix-là.

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